« Avec ce projet, nous allons vers une catastrophe écologique à Grand Bassin ». Ce mardi, Luc Lallemand et Vincent Défaud, respectivement président du Mouvement des écologistes Réunionnais et de LaRéunionEcolo, ont tenu une conférence de presse commune, au Belvédère de Bois-Court, afin d’alerter la population sur le projet de captage de la source Edgard Avril à Grand Bassin.
Pour sécuriser l’alimentation en eau sur son territoire et notamment sur la commune de Tampon, la Casud projette de s’approvisionner dans la source Edgar Avril et d’engager des travaux pour la construction, d’un captage en contrebas du Piton Rouge, d’un réseau d’adduction ainsi qu’une nouvelle station de refoulement. Une enquête publique est en cours jusqu’au 22 décembre 2016. Les différents documents sont consultables à l’Hotel de ville du Tampon.
Pour Luc Lallemand, ce projet aura de lourdes conséquences sur l’environnement et pèsera sur l’activité touristique et économique de Grand Bassin. La première des interrogations soulevées concerne la cascade qui risque de voir son débit considérablement réduit. « Comment est-ce possible de capter 150 litres/seconde alors que 204 à 210 l/s sont annoncés? Nous pensons que le prélèvement à la source pendant les périodes sèches, asséchera la rivière et fera disparaître au final la cascade ».
« Une attaque contre la biodiversité »
A cela s’ajoutent, les dégâts occasionnés sur la faune et la flore durant la phase de travaux: survol des hélicoptères proche des parois où nichent des espèces d’oiseaux endémiques, ou encore le défrichement de plus de 5 200m2 de terrain boisé, sans compter les conséquences sur le barrage de la Saphir situé en aval du projet.« C’est donc bien une attaque contre la biodiversité », lance Luc Lallemand, voire « un crime environnemental avec préméditation » renchérit Vincent Défaud. Le président de LaRéunionEcolo s’étonne par ailleurs du » silence assourdissant » de Jean-Alain Cadet, conseiller régional EELV et du député Jean-Jacques Vlody.
Alors, quelles solutions pour faire face à des besoins en eau toujours plus importants ? Selon ces deux hommes, des solutions alternatives existent. Ils prônent ainsi une gestion plus globale de la ressource par la fusion Civis/Casud.
