Malgré leurs dénégations et leurs versions modifiées et contradictoires, Aymric Dorval et Yohan Marimoutou sont respectivement accusés de tentative et de complicité d’assassinat de Ludovic Bauchet, dans la nuit du 27 avril 2019 à Saint-Paul. Ils comparaissent ce lundi devant la cour d’assises et encourent la réclusion criminelle à perpétuité.
On ne sait pas vraiment ce qui a provoqué la colère d’Aymric Dorval, 21 ans, contre Ludovic Bauchet. Mais ce soir là, alors qu’il se trouvait chez son dalon Yohan Marimoutou, rue Saint-Louis, il affirme avoir vu par la fenêtre la victime en train d’incendier son véhicule garé dans la cour. Ludovic Bauchet est connu des deux mis en cause puisqu’il se trouve être le locataire et voisin de Yohan Marimoutou.
Tous deux alcoolisés, ils auraient décidé de tendre un guet-apens à Ludovic Bauchet. Pendant trois heures, ils s’étaient préparés et mutuellement encouragés à commettre l’irréparable. Chacun avait fourni ses armes : barre de fer, couteau, sabre à canne. Et ils avaient attendu patiemment sous la varangue de Marimoutou.
« Boite-le, boite-le »
A son retour, Ludovic Bauchet, sans défense, avait été frappé à coups de pied et de poing par Dorval et planté avec un couteau de cuisine. Marimoutou n’avait rien tenté pour mettre fin à l’agression et n’avait pas porté assistance à la victime. Il est soupçonné d’avoir tout fait pour faire monter la pression de son collègue Dorval pendant les heures d’attente. « Boite-le, boite-le« , est un exemple des paroles qu’il aurait tenues.
Dorval s’était enfui après les faits présumés et s’était finalement rendu de lui-même chez les gendarmes au petit matin.
Aucune trace d’incendie
Mais sur les lieux des faits, aucune trace d’incendie n’avait été retrouvée. Il semble qu’il existait un différend daté du jour même entre la victime et l’auteur des coups. Aymric Dorval aurait en effet volé les jantes du véhicule d’un client de Ludovic Bauchet, garagiste de son état. Pris sur le fait, il avait été contraint de rendre ce qu’il avait dérobé et aurait peut-être gardé de la rancœur. Le vingtenaire qui vivait depuis deux mois chez Marimoutou, est, par ailleurs, décrit par des proches comme étant un voleur, plusieurs objets auraient en effet disparu depuis son arrivée dans le quartier.
De nombreux témoins, dont la mère qui aurait fourni un faux témoignage au cours de l’enquête, la sœur et le frère de Marimoutou sont attendus à la barre de la cour ce lundi après l’exposé des faits. Les déclarations des deux hommes assis dans le box sont attendues demain.
Les jurés ont trois jours pour se faire une opinion sur le déroulé exact de cette nuit qui aurait pu être mortelle et se forger une intime conviction.