Les élections régionales, dont le premier tour s’est déroulé hier soir, ont fait émerger leur traditionnel lot de gagnants et de perdants.
Les gagnants…
Parmi les gagnants, relevons bien évidemment Didier Robert et Huguette Bello, les deux candidats qui s’affronteront lors du second tour, mais aussi Vanessa Miranville, qui bien que n’ayant pas réussi à franchir la barre des 10% synonyme de possibilité de maintien au second tour, a incontestablement pris date pour l’avenir.
Dans ce groupe des gagnants, je rajouterai également Patrick Lebreton, qui a réussi un beau score de 7,78% auquel beaucoup ne s’attendaient pas et qui lui permettra de fusionner avec la liste d’Huguette Bello dimanche prochain.
…et les perdants
Du côté des perdants, il y a bien sûr Olivier Hoarau qui n’a pas réussi à franchir la barre des 5%. L’avenir s’annonce sombre pour le maire du Port. Il va sans doute essayer de marchander ses voix, dans l’espoir qu’un des deux candidats retenus pour le second tour veuille bien prendre à sa charge ses frais de campagne. Sinon, son banquier risque fort de se rappeler rapidement à son bon souvenir. Tout comme les juges du tribunal correctionnel devant lesquels il va probablement comparaitre dans quelque temps pour une sombre affaire de pots-de-vin autour de l’agrandissement du centre commercial du Sacré Cœur.
Difficile de passer également sous silence la déroute du Rassemblement national mené par Joseph Rivière, arrivé juste devant Jean-Yves Payet et Corinne de Flore. Ça se passe de commentaires supplémentaires.
Et à tout seigneur tout honneur. J’ai laissé le meilleur pour la fin avec la gifle monumentale infligée par les Réunionnais à Ericka Bareigts, arrivée derrière Didier Robert dans sa propre commune.
La maire de Saint-Denis paye une attitude provocante, arrogante voire même prétentieuse. Plusieurs personnes m’ont confié qu’elle avait montré son vrai visage durant cette campagne.
Il est facile de se montrer tout sourire dans une vidéo tournée par votre équipe de campagne mais votre vrai visage ressort lors de débats où il faut répondre du tac au tac, sans réfléchir. Et ce que les Réunionnais ont vu ne leur a manifestement pas plu.
On pourrait rajouter que nombre de Réunionnais n’ont pas compris que, toute jeune élue à la mairie de Saint-Denis, elle soit déjà prête à abandonner ses électeurs pour postuler à un poste plus important. Beaucoup l’ont jugée trop ambitieuse, carriériste. Et le lui ont fait savoir.
On pourrait également évoquer son bilan à la mairie qui, contrairement à ce qu’elle affirme, n’a rien de glorieux. Le trou du Pôle Océan est toujours là, suffisamment grand pour y cacher la trentaine de millions d’euros gaspillés par son équipe d’incompétents emmenés par Philippe Naillet. Ce qui n’a pas empêché Ericka Bareigts d’en faire un député… Résultat des courses de cette gabegie : la mairie de Saint-Denis a dû céder pour une bouchée de pain les milliers de logements de la SODIAC payés avec des fonds publics et les loyers des Dionysiens. Et elle a complètement perdu la main sur sa politique de logements sociaux dans sa ville. Encore bravo…
Dans le même temps, Saint-Denis n’a jamais été aussi sale, la délinquance continue à prospérer et les Dionysiens n’ont pas vu d’améliorations sur le front de l’emploi.
Les Réunionnais lui ont certainement aussi fait payer son acoquinement avec Thierry Robert. Comment peut-on n’avoir que les mots de probité et d’honnêteté à la bouche quand on met son beau-père Gilbert Annette, qui a fait de la prison pour vol, à des postes-clés de la mairie et de la CINOR et qu’on s’associe avec un repris de justice comme Thierry Robert ?
Enfin, de façon certaine, les Réunionnais ont voulu sanctionner le fonctionnement de type clanique d’Ericka Bareigts. A la tête de la pyramide, on retrouve Gilbert Annette, le beau-père d’Ericka Bareigts. C’est lui le penseur, le stratège. Pour parvenir à ses fins, la maire de Saint-Denis en a fait son adjoint à la mairie et l’a installé au poste stratégique de 3ème vice-président de la CINOR. Qui avait parlé de non-cumul des mandats dans sa campagne ?
Viennent ensuite les deux fils de Gilbert Annette, les demi-frères d’Ericka. Didier Annette, qui a assuré les fonctions de directeur de la campagne d’Ericka, a été installé au chaud au cabinet de la CINOR avec un salaire qui, dit-on, est le double de celui qu’il touchait au TCO, son précédent poste. Et qui aurait de quoi rendre jaloux Didier Robert pour ce qu’on lui a reproché de toucher aux Musées régionaux…
C’est ensuite Christophe, l’autre demi-frère, qui a tenu les cordons de la bourse de la campagne. Lui aussi a été casé à la CINOR sur un poste où on ne le voit que rarement, avec un salaire mirifique. Qui irait reprocher ses horaires au fils de Gilbert Annette ? Ni le pauvre DGS, ni le président… Il risquerait de perdre son poste de sénateur que le clan Annette/Bareigts lui a promis…
Arrive enfin, pour clore la liste, le tonton Christian, l’ancien légionnaire qui a toujours été incapable de se faire élire sur son nom à Sainte-Marie et que l’on a casé en bonne place sur la liste d’Ericka Bareigts aux Régionales. On parie combien que d’autres candidats resteront peut-être sur la touche dans la fusion avec la liste d’Huguette Bello, mais que le clan mettra parmi les priorités son maintien en bonne place sur la liste remaniée ?
D’abord le clan, d’abord la famille…
