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Madagascar : Le pouvoir d’Andry Rajoelina n’est pas reconnu de tous

A peine au pouvoir, Andry Rajoelina est déjà contesté. Si TGV est bien reconnu en tant que président du gouvernement de transition par la Haute Cour Constitutionnelle malgache, seule la capitale est mise au fait de ces changements, les provinces étant déconnectées de la situation. Pour sa part, la Communauté internationale attend que la situation soit plus stable pour se positionner tandis que l’Union Africaine a montré clairement son soutien à Marc Ravalomanana. Elle se réunit d'ailleurs aujourd’hui pour évoquer la crise de la Grande Ile.

Ecrit par Karine Maillot – le vendredi 20 mars 2009 à 11H56

Le charismatique Malgache, Andry Rajoelina, âgé seulement de 34 ans, fut d’abord DJ puis directeur de deux agences d’évènementiel. Il a été élu maire de la capitale le 12 décembre 2007 avec une large majorité, soit 63% et avec un taux de participation exceptionnel de 40%. Il est ainsi devenu le leader d’une opposition inexistante jusqu’ici.
Son bras de fer contre l’actuel ex-président, Marc Ravalomanana, a commencé au moment où Andry Rajoelina, TGV, est destitué le 3 février 2009 de sa fonction de maire de la capitale pour avoir rassemblé ses partisans sur la place du 13 mai. Un peu plus tard, TGV annonce la constitution de son gouvernement de transition et demande la démission du président.

« TGV », désormais à la tête du gouvernement de transition, doit maintenant prouver qu’il est un homme d’Etat. Les provinces de la Grande Ile ont été très peu informées des évènements de la crise politique et ne sontn du coup, pas tous près à reconnaître l’autorité d’Andry Rajoelina, pas encore connu de tout le pays.
Hier, « TGV » a décidé de suspendre la fonction des sénateurs et des députés. Pour la plupart des partisans du TIM, le parti politique de l’ex-président Marc Ravalomanana, leur suspension pourrait jouer contre Andry Rajoelina lorsque les élus retourneront dans leur fief. A part la région de Tamatave dont le chef a été remplacé par un pro TGV, les autres régions attendent aujourd’hui les réactions des élus. Une partie de la population malgache ignore que le gouvernement de Marc Ravalomanana a été renversé…

Par ailleurs, des candidats semblent se positionner pour les nouvelles élections anticipées prévues dans 24 mois. L’AREMA, le parti politique de l’ancien président, Didier Ratsiraka, a demandé le retour des exilés, notamment celui de Pierrot Rajaonarivelo, son ex-premier ministre. En 2002, ce dernier avait été interdit de fouler le sol malgache par Marc Ravalomanana alors qu’il était candidat aux élections présidentielle de 2002.

Même s’il soutenait clairement Andry Rajoelina, Pierrot Rajaonarivelo conteste le coup d’état de « TGV ». Il juge d’ailleurs le délai des élections trop long, à l’instar de la Communauté Européenne.

Justement, les pays occidentaux et l’Union Européenne condamnent la prise de pouvoir par la force de l’ancien Dj. Ce qui n’est pas le cas de la France, dont beaucoup considèrent qu’elle a soutenu « TGV » alors qu’il s’employait à discréditer Marc Ravalomanana, qui reconnaît l’autorité du gouvernement de transition et semble disposée à se satisfaire de la situation…

Les pays de la SADEC, la Communauté pour le développement économique des Etats d’Afrique australe qui regroupe quatorze pays du sud de l’Afrique, ne veut pas reconnaître un président issu d’un coup d’Etat. L’Union Africaine a la même opinion mais l’expose avec moins de virulence… C’est aujourd’hui qu’on connaîtra sa position face au gouvernement de transition d’Andry Rajoelina, en décidant de maintenir ou non le sommet du mois de juillet.

Certains se demande où est l’ancien président Marc Ravalomanana… Il ne s’est toujours pas exprimé publiquement depuis qu’il a donné sa démission mardi dernier. Une question se pose : est-il toujours à Madagascar et compte-t-il se positionner sur les prochaines élections ?

 

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