Covid-19 et les femmes victimes de violences : accueil, orientation, accompagnement et protection des femmes victimes
Les mesures sanitaires en vigueur instaurées par le gouvernement sont essentielles pour faire face à la pandémie du Covid-19. Cependant, la promiscuité, l’isolement sont des terreaux favorables aux actes de violence à l’égard des femmes et des enfants.
Après 15 jours de confinement, une vigilance accrue est de mise, alors que nous constatons une baisse préoccupante des sollicitations et des appels aux forces de l’ordre. Il est essentiel d’assurer une continuité du service public pour détecter les nouvelles situations, orienter, accueillir, accompagner, protéger et mettre à l’abri les femmes souhaitant révéler des faits.
I. La situation des violences conjugales constatées
Constat de baisse
Alors qu’il n’y a aucune raison objective d’observer une telle dynamique, la baisse des sollicitations est manifeste et alarmante.
• Selon les forces de l’ordre, le nombre de faits déclarés et le nombre d’interventions sont en diminution.
- La police nationale révèle 38 plaintes pour violences conjugales du 17 au 24 mars 2020, contre 58 cas sur la même période en 2019 (soit une diminution de 34 %).
- La gendarmerie annonce une baisse du nombre d’interventions pour les différends familiaux depuis le début du mois : 117 interventions sur la semaine du 2 au 8 mars, 102 du 9 au 15 mars (-12,8%), et 99 du 16 au 22 mars 2020 (- 2,9%).
- Les associations d’aide aux victimes signalent qu’elles ne reçoivent quasiment plus d’appels des victimes (une quinzaine de situations traitées en une semaine). Quelques unes tentent de garder le contact avec les situations en cours de suivi. Les relations sont plus aisées pour les victimes déjà séparées des auteurs. A contrario, elles semblent impossibles lorsque la victime se retrouve confinée avec l’auteur.